Le "coach"
Aujourd’hui, c’est l’entraîneur général de l’USSL Patrick Dalby, qui nous fait l’honneur de répondre aux questions.
Christophe Vedrenne : Pour commencer, je vais te demander de te présenter (nom, prénom, âge, profession).
Pat D : Dalby Patrick, 45 ans, agent territorial à la ville de Limoges.CV : As-tu un club, et un joueur préférés ?
Pat D : Le FC Barcelone pour son identité, Yohan Cruyff.CV : Je te propose que l’on parle du Patrick joueur puis du Patrick entraîneur.
Pat D : Ok, mais attention car je suis un passionné et là je peux parler de football très longuement. Allez on y va…CV : A quel âge as-tu signé ta première licence et dans quel club ?
Pat D : A 10 ans en pupille à 11 ou à 7 suivant le championnat (car on jouait aussi en UFOLEP) à l’ E.S AHUN (23)CV : Explique nous ton parcours avant d’arriver en 2éme Division au LFC.
Pat D : De 10 à 16 ans, j’ai évolué dans les catégories d’âge à l’ES Ahun. Entré en sport études à Saint-Junien en 1977 pour 2 ans, j’ai signé une licence au LFC pour jouer en junior puis en senior B (PH), entraîné par JC Billard. La 2ème année, ma progression me fit apparaître 4 fois dans les 13 en équipe fanion en 2ème division entraînée par Mr. Skiba. A la reprise de la saison, j’effectuais les entraînements et les matchs amicaux avec le groupe de l’équipe première (je ne vous dis pas la fierté mais surtout le plaisir d’être là, yeux grands ouverts, oreilles à l’écoute de ce milieu) nous sommes en 1980.
Saison 1980-81, 32éme de coupe de France face à Sochaux au stadium à Brive (sympa les cheveux longs et la moustache !!!)
CV : Pour les plus anciens peux-tu nous remémorer le nom de tes coéquipiers de l’époque ?
Pat D : P. Charpentier, B. Fermigier, T. Wodjik, D. Goutoule, JJ. Bois, JF Célérier, JL. Pauline, F. Smerecki, M. Amouyol, JP. Sellat, Liotard, Chastaingt, P. Barrat, P. Nollot, Henni, Bathélémy, etc.….
Pat avec la D4 du LFC (2éme en bas à gauche)
CV : Quels sont tes meilleurs et tes pires souvenirs à cette époque là ?
Pat D : Les meilleurs souvenirs : être à un certain niveau de compétition, jouer dans des stades avec 5 à 10 milles spectateurs !!!
Mauvais souvenirs : les blessures au genou à un moment important de ma progression dues (?) à mon avis : au travail de la semaine (fatigue), aux entraînements longs et durs (grosse évolution de la formation à partir de 1982).CV : Quand tu vois la ligue 2 ou 1 actuelle et que tu la compares avec ce que tu as connu : Y a-t-il beaucoup de différence ?
Pat D : On ne peut pas comparer ces 2 époques. En 1981, l’entraînement du footballeur a été amélioré grâce à la bonne formation des entraîneurs et c’est à partir de 1984/1986 que ça a porté ses fruits dans le football français. Je pense que le football moderne va forcément plus vite car les entraîneurs, les éducateurs sont mieux formés. Mais de toute façon, l’évolution du football physiologiquement, ne pourra pas augmenter beaucoup plus quand on voit les problèmes que cela pose en terme d’arbitrage, notamment ( même avec les ralentis, nous avons du mal à juger certaines situations : ça va vite !)CV : Parlons du Patrick entraîneur, comment t’es venu l’envie d’entraîner ?
Pat D : Patrick l’ Éducateur (c’est mieux, le rôle n’est pas le même) : je crois au travers de mes actions de joueur : je me sentais l’âme d’un leader. Capitaine dans beaucoup d’équipes dans lesquelles j’ai évolué, ma personnalité, ma prise de position mais surtout la rencontre de personnes importantes dans le sport : Michel Lucantis, mon 1er éducateur (prof EPS), Mr. Daloubeix, mon prof d’EPS au collège d’Ahun, Henri Skiba, Robert Dewilder, Francis Smerecki, Patou Barrat : tous ont contribué à mon envie d’être un jour éducateur.CV : Cite nous les clubs où tu as été éducateur ?
Pat D : A 23 ans, j’ai commencé à l’ AS Creuse entraîneur joueur DH, puis St Yrieix la Perche, responsable des jeunes. En 1989, durant 3 saisons, entraîneur joueur à l’USSL. Puis la JS Lafarge, responsable des jeunes, puis entraîneur joueur. Le LF87, où j’avais en charge les 13 ans honneur, puis les 15 ans nationaux. Enfin depuis 2002 à l’USSL, série en cours…CV : Quels sont pour toi les qualités que doit avoir un éducateur et as-tu un modèle ?
Pat D : Être un passionné, expérimenter, travailleur, juste dans ses choix, respectueux, être un modèle exemplaire (très difficile), notamment envers les enfants.
Mon modèle : Arsène Wenger, que j’aime bien pour son fair-play, son professionnalisme, et son image.CV : Quel regard portes-tu sur le foot amateur actuel quand on voit qu’il y a de plus en plus de match arrêté pour violence ?
Pat D : Les violences ou autre dans le foot sont à l’image des institutions qui ne sont plus respectées. Il y a des règles que l’on déroge à très haut niveau car business oblige. Plus de sévérité dans les sanctions, adapter le football à notre vie moderne. On doit faire toutes les concessions dans tous les domaines : technique, arbitrage … Malheureusement les élus ont du mal à se positionner pour apporter l’aide aux maux.CV : As tu des solutions ?
Pat D : Par exemple : chez les jeunes 18 ans, mettre les 3ème année en senior (il y aurait beaucoup moins de problèmes) ou alors pour les 1ère années les laisser une année supplémentaire avec les 15 ans.
Faire arbitrer les rencontres par les arbitres seniors (et les jeunes arbitres débutent par du foot à 11 ou à 9 en 13 ans, 15 ans ou benjamins). Je mettrais le carton blanc en senior district (peut-être payant ?) mais surtout se serait bénéfique pour tout le monde.
Pour ce qui est des sanctions lourdes (4 matchs et plus de suspension), je demanderais une suspension ferme plus des actions d’intérêt collectif (2 matchs + 2 matchs d’arbitrage dans les catégories de jeunes les samedis après-midi).CV : Tu es l’éducateur général du club, tu fais partis de la commission technique du district, comment se passe une semaine chez « Les Dalby » ?
Pat D : Le problème chez moi, c’est que le football c’est du 100%. Donc quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Un engagement, ma parole c’est du concret. Je dois dire et reconnaître que ma femme (qui me supporte depuis 25 ans) a beaucoup de mérite mais elle sait forcément que le football est ma passion et aussi ma maîtresse (la seule pour l’instant !). Donc c’est chargé, l’emploi du temps est compliqué surtout que j’ai 2 fils (15 et 8 ans) avec des envies différentes, donc on gère.CV : Tu es arrivé à l’USSL en 2002, alors que l’équipe fanion venait d’effectuer deux descentes de ligue de suite et se retrouvait donc en district. Quatre années plus tard l’USSL est revenu en PH, est-ce l’effet Pat Dalby ?
Pat D : Déjà, un retour dans un club n’est jamais facile. Quand J-M Panteix, J-J Brock, P. Bontemps et J-P Berland m’ont contacté (via J-M Lacorre) ce sont des personnes qui sont extrêmement attachées au club de St Léo pour diverses raisons. Le fait qu’un groupe de personnes se connaissant bien, sur la même longueur sportivement a contribué à la réussite du projet sportif. Quelque part aussi, le travail des éducateurs a démontré que la qualité des efforts prodigués pendant de longues années a porté sa pierre à l’édifice. Le message de l’éducateur, le même des dirigeants et l’implication des jeunes joueurs au sein du club a permis de remonter en ligue.CV : A ton avis jusqu’où peut aller l’USSL et que lui manque t’il pour y arriver ?
Pat D : Je pense que le groupe qui forme l’équipe première peut progresser mais les joueurs sont les acteurs, la recette : le travail dans la qualité, que le groupe soit saint, l’état d’esprit donne le club.
Les manques : les installations (manque de terrain), l’implication de nouveaux dirigeants (état général).CV : Tu étais déjà l’entraîneur du club au début des années 90 : est-ce que l’USSL et Pat Dalby sont déjà un vieux couples ou envisages tu d’avoir une maîtresse ?
Pat D : J’ai déjà évoqué le fait d’avoir une maîtresse (le football), c’est Jean-Marie (tu sais, un pied du trépied) qui me disais que j’étais LE ou UN des éducateurs qui était resté le plus longtemps en équipe 1 (3 ans + 5 ans). Simplement, je voulais dire que ‘ai joué à St Léo dans les années 90 et c’est là, grâce au club et surtout à l’ambiance (un petit coucou à tous ceux qui nous ont côtoyé) que j’ai connu des amis et qui le sont toujours, le football (le sport) peut nous apporter beaucoup. C’est pour ça que « l’équipe repas » du samedi soir doit être appréciée par les joueurs à sa juste valeur, cette convivialité, quel bonheur !!!CV : Et pour finir ton interview le rituel du club, donne nous un dicton.
Pat D : « Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer ».P.S : Je voudrais remercier tous les jeunes éducateurs en herbe (voir les vieux) qui donnent de leur temps, de leur expérience aux jeunes pousses de l’USSL.
Interview réalisé par Christophe VEDRENNE
Prochain interview : Dédé Pichon, le plus ancien arbitre du club.
